La trace qu’on laisse
︎mémoire de recherche, DSAA
︎2023
Mémoire de fin d’études en DSAA Naerration Multimédia sur l’évolution et la cohabition des technique photographiques, en rapport avec la mémoire. Ces recherches ont donné suite au projet “Réminiscence”.
Résumé :
En tant que photographe, je me souviens très bien du jour où j’ai observé pour la première fois la révélation d’une photographie, le moment exact où elle est apparue devant mes yeux. En revanche, je n’ai aucun souvenir de la première photographie numérique que j’ai prise. A partir de cette réflexion, et guidé par mon fort intérêt pour la photographie, mon mémoire, intitulé « la trace qu’on laisse », questionne la révélation photographique à l’ère du numérique.
De nos jours, grâce aux nouvelles technologies, nous somme tous et toutes photographes. Nous avons dans notre poche un petit appareil qui peut capturer une scène et la révéler instantanément. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. En effet, l’avènement de la photographie numérique a changé la photographie elle-même. Auparavant, les images que nous capturions étaient latentes, attendant « sagement » d’être développées dans le laboratoire photographique. C’est à ce moment-là que ladite « révélation », dans le bain de développement, a lieu.
En français, ce mot a plusieurs significations qui nous permettent d’ouvrir cette révélation à d’autres horizons. En développant cette pensée, basée sur plusieurs références littéraires ou artistiques, nous pouvons nous rendre compte que la révélation d’une photographie peut avoir lieu au-delà de l’action chimique en laboratoire.
Tout d’abord, il faut noter que la révélation numérique existe. Bien qu’elle soit beaucoup plus rapide, il faut un certain temps pour que l’image numérique apparaisse. De plus, l’image latente du film est souvent comparée au fichier RAW de l’appareil numérique : possédant de nombreuses informations pouvant être travaillées avec des logiciels de retouche, ces fichiers permettent d’obtenir une image finale qui est le prolongement de l’œil du photographe, au même titre que la manière de développer et de retoucher les films argentiques.
La révélation d’une image peut également se faire à d’autres niveaux : d’une part, elle peut révéler un passé, un temps oublié, la preuve de ce qui a été, ou de ce qui aurait pu être. Ensuite, une photographie peut provoquer une révélation en nous, chez le spectateur, en rappelant un souvenir ou en déclenchant une réflexion, par exemple. Enfin, une image peut aussi se révéler en fonction de la manière dont elle est montrée – si elle est montrée – en fonction de son nombre, de sa technique d’impression, ou de son support. La manière de révéler une photographie numérique, tout autant qu’une photographie argentique, irait donc plus loin que l’action chimique en laboratoire que nous avons évoquée plus haut. Les anciennes et nouvelles méthodes d’impression, combinées aux technologies numériques actuelles, nous donnent aujourd’hui les moyens de révéler la photographie d’une manière nouvelle et différente.
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